LES ARMOIRIES DE NAPOLÉON

Cambacérès  : « Le temps presse. Il faut penser à donner des armoiries à l’Empire et à la famille impériale. Reprendrez-vous l’écusson de vos pères qui est d’azur au râteau d’or accompagné de trois fleurs de lys?

Bonaparte : « Je commence une nouvelle dynastie, je fonde un nouvel empire. Ce n’est pas celui de Hugues Capet : il ne remonte qu’à moi et à l’Antiquité.

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Je garde les trois couleurs avec lesquelles nous les avons chassés. Rien ne doit me séparer de la France, point de distinction entre elle et moi. 

Cambacérès : « Alors, choisirez-vous l’ancien coq gaulois? On pourrait le représenter debout sur un drapeau tricolore.

Bonaparte : « Le coq sent la basse-cour. Il n’est pas assez noble pour incarner une grande nation. Il faut un emblème de la puissance : un éléphant, par exemple ou un lion couché sur une carte de la France, une patte en avant sur la ligne du Rhin, avec pour devise : « Gare à celui qui me cherche! »

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Cambacérès : « Que diriez-vous d’abeilles d’or? On les voyait déjà sur le tombeau de Childeric. »

Bonaparte : « Les abeilles sont une bonne idée. Mais je suis empereur, je succède aux Césars, je dois avoir leurs emblèmes. L’Empire et moi, nous aurons pour symbole un aigle aux ailes déployées, armé de la foudre. Il sera d’or et placé sur un champ de la couleur la plus noble…

Cambacérès : « sur champ de gueules? »

Bonaparte : « Non. Sur champ d’azur. Ma livrée sera verte, car la livrée bleue est Bourbon. Mais les cieux sont à tout le monde : l’aigle impérial sera posé sur un champ d’azur, image du ciel où il règne. 

L’aigle sera mon emblème, il se confondra avec moi et le sacre se fera sous son signe. »

Auteur  : Jean d’Ormesson

Titre de l’ouvrage : La Conversation


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http://napoleon.org/fr/essentiels/symbolique/index.asp