vendredi 25 novembre 2011

LE SACRE


Le sacre n'a pas qu'une valeur déclarative, mais bien une valeur constitutive, et c'est lui, et lui seul, qui investit régulièrement et fait qu'un gouvernement n'est pas seulement légal mais légitime, parce qu'il "fait" un souverain radicalement différent de celui qui gouverne avec une simple bénédiction.

Pendant les huit premiers siècles de la royauté en France, les princes n'étaient reconnus et proclamés rois que du jour du sacre; jusque-là, disent les vieilles chroniques "le roi dormait".
Charles VII, avant d'être sacré, gouvernait en qualité de "dauphin" et la mission de Jeanne d'Arc montre l'importance du sacre.
Louis VII, voit le sacre comme constitutif de la monarchie conformément à la doctrine de l'Eglise; il en règle, par une charte, le cérémonial.

Le sacre des rois est un sacrement, le "huitième sacrement" disait Renan.
Le privilège du Saint-Chrême fut laissé au roi de France, et c'est là une raison majeure de considérer le sacre français comme un sacrement, car l'onction de Saint-Chrême sur la tête, qui est son rite fondamental, hérité de la liturgie hébraïque, le fait ressembler comme un frère au sacre épiscopal.

Le sacre royal authentique est un développement du sacrement du baptême, rite fondamental de l'initiation chrétienne : après l'immersion dans l'eau, le sacrement du baptême comporte unechrismation, une onction sur le front avec le Saint-Chrême qui consacre le récipendiaire et lui confère le "sacerdoce royal", conformément aux paroles de Pierre qui nous dit que toute l'Eglise est "un royaume de prêtres", parce que les disciples du Christ reçoivent "un sacerdoce royal".

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