jeudi 24 novembre 2011

LE FASTE ROYAL


Le roi doit être riche, non pas pour lui d'abord, mais pour son peuple; pour lui aussi, cependant; il y a là un aspect de la royauté qui peut paraître étonnant à la mentalité moderne férue d'égalitarisme, mais qui est pourtant naturel et  joue un rôle important : la richesse du roi est le signe de la Richesse divine - "le Riche" est l'un des 99 Noms divins dans l'Islam- c'est-à-dire de l'inépuisable fécondité de Dieu dont le roi est en quelque sorte l'intendant pour son peuple.

Le luxe et la splendeur qui se déploient au palais sont parfaitement légitimes et même nécessaires. La cour des princes doit refléter la qualité particulière qui s'attache au "centre" et au "sommet"; et rien n'est plus propre à manifester cette qualité que la magnificence. 

Le faste royal est légitime parce qu'il est le signe extérieur de l'élévation, de la grandeur et de la fécondité de la fonction royale, en tant qu'elle émane du monde divin dont la beauté doit se refléter dans la vie du prince, dans son palais, dans ses vêtements, etc... ce qui explique, en passant, que tous les princes dignes de ce nom ont veillé à promouvoir les beaux-arts comme les belles-lettres et à s'entourer de poètes et d'artistes. 
Tout chez eux doit être splendide, comme le soleil évoqué plus haut, tout doit sécréter, pour ainsi dire, une beauté rayonnante qui s'épanche sur les autres comme la lumière solaire, dont Plutarque disait : "elle orne toutes choses et sur toutes elle répand ce charme puissant sorti d'elle-même."

Le faste royal est comme la liturgie de l'autorité sacrée et un reflet sur terre de la gloire céleste de Dieu. Bien sûr, le prince peut toujours, dans sa privée, pratiquer l'ascèse et renoncer au luxe; seulement le faste n'est pas dédié à sa personne privée, mais à la Personnalité royale, personnalité transcendante dont il est revêtu et qui se manifeste dans sa vie publique.

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