vendredi 16 septembre 2011

FONCTION ROYALE



Le "mandat céleste" permet au détenteur du pouvoir d'exercer sa fonction légitimement mais aussi réellement et complètement.
La fonction royale est de maintenir ou de rétablir l'ordre social qui réside dans l'unité et l'harmonie, la paix, la justice et la prospérité matérielle et spirituelle.
Cet idéal d'ordre et de justice est, socialement, l'aspiration la plus profonde de tous les hommes qui sentent instinctivement que le principe d'unité qui doit réaliser l'ordre ne peut pas résider dans la multitude des individus mais dans une altérité qui établit des rapports favorables avec une réalité transcendante.
C'est une foi commune en cette réalité qui est le principe de l'unité et de l'ordre, de la paix, de la prospérité et de la justice, parce que l'autorité n'est une force d'unité efficace que par référence à une réalité transcendante.

Mais, de même que cette réalité transcendante est une, de même son aspect visible dans le corps social doit être un : cette face visible de la transcendance, c'est le roi.
Le roi est au royaume ce que Dieu est au monde : il est la Loi du monde présente dans son royaume et c'est par lui que Dieu, seul vrai maître, exerce son pouvoir sur les hommes.
C'est dans le roi, en tant face visible de la divinité rectrice, que les hommes sont unis et forment une communauté capable de les aider à réaliser leur destinée.

fonction de protection : 
Le roi est le berger, le protecteur de son peuple contre les agressions par sa justice
Il est le protecteur de son peuple contre les calamités par sa puissance
plus le roi est un bon roi, plus grand est son pouvoir protecteur.
fonction de médiation : 
Le prince de par sa position axiale, joue le rôle d'un canal par lequel la terre communique avec le ciel. Le roi est une présence, la présence d'un centre rayonnant.
fonction de prospérité matérielle et de fertilité du sol : 
L'art de faire descendre la pluie, c'est d'abord et avant tout, le pouvoir de faire descendre les "bénédictions" célestes, qui, un peu partout, ont été symbolisées par la pluie. Il s'agit en fait d'une pluie spirituelle.Ce qui est essentiel, c'est la "vertu" royale, qui agit efficacement sur la nature et l'homme par la puissance céleste.
Les rites religieux pour faire tomber la pluie s'insèrent dans un ensemble d'attitudes sacrées très hiérarchisées chez le souverain. La vertu du prince conditionne ses pouvoirs de faire pleuvoir ou de faire pousser les végétaux.
fonction de guérison et de soins : 
Le roi sacré assure la prospérité et la santé par son efficacité en tant qu’organe d’intégration, participant du divin et de l’humain : la puissance concentrée en lui se répand sur la nature et sur ses sujets.
Grâce à la consécration du roi, les correspondances harmoniques existant entre les organes humains et les signes du Zodiaque sont exaltées et lui confèrent des pouvoirs que les autres hommes, qui les ont en principe, ne possèdent pas en fait.
Devenu par sa fonction axiale, "homme véritable" le roi entre en contact avec les influences célestes; il les ramène au monde pour les joindre aux influences terrestres, en lui, d'abord, pouis dans le milieu cosmique, par rayonnement.
Ces pouvoirs, lorsqu'ils s'exercent, sont des manifestations de l'harmonie régnant entre la société humaine et l'ordre cosmique.
Les mères allemandes du Moyen Age présentaient leurs nouveaux-nés au roi du Danemark, Waldemar I, afin qu'il les touche pour favoriser leur croissance.
fonction de justicier : 
La justice est l'harmonie régnant entre la société humaine et l'ordre cosmique et divin au sens le plus fort et le plus complet : l'état de justesse, l'état juste, c'est-à-dire parfaitement cohérent en lui-même et par rapport à la Loi universelle.
La justice est la première vertu du roi et son premier devoir, car l'exercice de la justice est d'abord le maintien de cet état harmonieux.
La justice qui s'exerce dans le domaine "judiciaire" découle directement de la justice au sens le plus universel : juger et punir le malfaiteur et le criminel et rétablir la victime dans son droit, c'est supprimer le désordre et ré-instaurer l'ordre. Mais on s'aperçoit, du même coup, qu'une justice véritable dans le domaine judiciaire ne peut exister de façon satisfaisante que si elle est fondée sur un ordre transcendant, lui-même garant d'un ordre social juste, c'est-à-dire régulier et conforme à la Loi universelle.
fonction de guerrier :
la guerre est la face extraordinaire et terrible de la justice.
La guerre est la nécessité de supprimer un désordre et de restaurer l'ordre dans les rapports entre deux groupes sociaux ou deux pays : la guerre devient alors un acte sacré, une action sacrée : elle est faite par le roi au nom de son "mandat céleste" et elle se déroule comme un véritable sacrifice et selon un rituel bien précis.
L'art de prendre les augures permettait de découvrir les "points de jonction" avec les influences invisibles, pour y greffer les forces des hommes, afin de les exalter, de les multiplier et de les faire agir sur un plan supérieur de façon à surmonter tous les obstacles d'ordre matériel et spirituel.
Car pour tous les hommes traditionnels, c'est une force transcendante, plus que la valeur humaine, qui permet de remporter la victoire. Pendant la bataille, ce sont les dieux, symbolisés par les enseignes, qui sont les combattants essentiels. (Constantin a mis le chrisme sur son étendard et toutes les bannières de la chrétienté médiévale étaient symboles de la puissance divine en action pendant le combat).
C'est encore la divinité qui est présente à la célébration de la victoire parce qu'on y fait des actions de grâce et qu'on y offre un sacrifice : le rite du triomphe du roi à Rome autorise le vainqueur à revêtir les insignes du dieu capitolin afin de déposer devant ce dernier le laurier de la victoire; geste par lequel on déclare nettement que le dieu est le vrai vainqueur.
Auteur : Jean HANI
Titre du livre : La Royauté Sacrée
Chapitre II : La fonction royale

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